Dans la continuité des chantiers de bénévolat, les volontaires se sont attaqués à la restauration du puits de l’ancien Manoir avec le soutien de la municipalité.Cette restauration a été remarqué et a obtenu le label Patrimoine rural de Seine Maritime.
Les bénévoles: Jacques Simon, Alain Nave, Gérard Bouquet
Un peu d’histoire:
Nous disposons de peu de références historiques sur ce puits dont l’architecture et les matériaux employés laissent penser qu’il date de la fin du XIXéme siècle, ou début XXéme.
Son emplacement figure déjà sur la carte de la paroisse d’Auzouville dressée par Monsieur J.A. Poullain en 1749 pour le compte de MM. Les abbé, prieur et religieux de l’Abbaye Royale de Saint Ouen de Rouen.
Il n’apparaît plus sur le cadastre Napoléonien où il est intégré dans un bâtiment de la ferme contiguë à l’ancien Manoir d’Auzouville aujourd’hui disparu.
Il réapparaît sur le cadastre de 1934.
Il s ‘agit d’un puits dont la profondeur est d’environ 60 mètres. Le niveau de l’eau reste relativement constant autour de la côte – 50 mètres au dessous du sol. Dans sa partie supérieure, sur une profondeur de 5 mètres, il est constitué d’une maçonnerie de silex, puis creusé directement dans la craie. La partie maçonnée a un diamètre d’environ 2,40 mètres, le forage dans la craie a un diamètre de 1,75 mètres.
La superstructure du puits est constitué d’un édicule en briques avec une couverture en ardoises.
C’est un puits fermé et couvert dont le puisage et la réception de l’eau se font par l’extérieur.
Le bâtiment est de forme octogonale, percé de 6 ouvertures en arc et de 2 entrées fermées par des portes à claire-voie, en bois, se faisant face. La toiture de 60° environ, à 8 pans est en ardoise sur une charpente à coyaux.
Le puits a été acquis, avec le terrain en herbage dans lequel il se trouvait, par la commune en 2007.
La restauration a été menée entre 2009 et 2012 par des bénévoles qui ont réalisé le débroussaillage et le nettoyage préalable, la reprise de la maçonnerie en ruine et le rejointoiement des briques et enfin la remise en fonctionnement du dispositif de puisage.
La nouvelle charpente, la couverture en ardoise, les portes en chêne et le nouveau réservoir en zinc ont été réalisés par des artisans.
Après débroussaillage du lierre qui avait envahi la construction restée à l’abandon, désencombrement et démontage du réservoir d’origine, le puits a été mis en sécurité avec la mise en place d’un caillebotis métallique par une entreprise spécialisée.
La maçonnerie de briques, démontée dans sa partie supérieure très dégradée, a été reconstituée à l’identique avec des matériaux présents sur place ou anciens de même nature (briques rouges).
Les équipements de puisage ont été remis en place (axe et engrenage) et en fonctionnement (double cliquet et manivelle).
Un nouveau réservoir en zinc a été installé en lieu et place de l’ancien qui ne pouvait être récupéré.
Une nouvelle charpente dimensionnée à partir des éléments photographiques disponibles les plus anciens a été réalisée.
Ce puits est remarquable en ce qu’il semble être un des derniers, voire le seul, de ce type dans le département de Seine Maritime. Un autre puits semblable existe à Préaux mais il est comblé et sans dispositif de puisage.
En outre, son dispositif de puisage lui confère un intérêt particulier puisque nous n’avons pas trouvé de système équivalent référencé.
Bien que partiellement détruits, les éléments restés visibles ou retrouvés lors de la restauration ont permis de comprendre ce fonctionnement.
Il se compose :
– d’une manivelle munie d’un cliquet anti retour (à l’extérieur),
– d’un axe, solidaire d’un engrenage, sur lequel est fixée une poulie.
– de 2 seaux reliés par une chaîne enroulée par un tour mort autour de la poulie.
– d’un réservoir en zinc d’environ 120 litres fixé sur un bâti en bois solidaire de la maçonnerie. Il est équipé de 2 crochets et d’une vidange tournée vers l’extérieur.
Le fonctionnement :
– les 2 seaux, situés de part et d’autre de l’axe, sont manœuvrés ensemble par un mouvement alternatif.
– En tournant la manivelle dans un sens, on fait monter l’un des 2 seaux rempli d’eau pendant que l’autre, vide, descend au fond du puits.
– Arrivé en haut, le seau plein est agrippé par un des crochets ; ce qui le fait basculer et se déverser dans le réservoir. L’eau ainsi recueillie s’écoule vers l’extérieur par la vidange. Pendant ce temps, le seau vide est descendu au fond du puits pour se remplir d’eau.
– Après avoir débloqué le cliquet anti retour, on inverse le sens de rotation de la manivelle. Le mouvement permet alors de remonter le seau qui s’est à son tour rempli d’eau, et de redescendre celui qui s’est vidé.
– Le mouvement est recommencé jusqu’à obtention du volume d’eau désiré.