A peine l’abri bus terminé, un autre projet germait dans la tête des bénévoles : réhabiliter la buanderie du presbytère en four à pain.
L’ancienne buanderie du presbytère qui trône au milieu du village était un petit bâtiment inutilisé. Quelques volontaires menés par Jacques Simon qui après avoir entrepris la réfection de la toiture propose de créer un four à pain à l’ancienne avec la buanderie en guise de fournil.
5 bénévoles ont travaillé pendant près de 6 ans le samedi matin matin à l’aide de plans de fours de la région fournis par Maisons paysannes« .
1992
les bénévoles démontent une grange chez Paul Cousin afin de récupérer les briques, la charpente pour le four à pain.
La buanderie était utilisée par les familles Carle et Moulin, locataires du presbytère.
1994
Pour une bonne intégration des l’environnement de la place du village, la forme du toit du four rappelle celle de la sacristie. La charpente est réalisée et installée par Rémy Langlois et ses employés.
Profitant des réfections de toiture sur les bâtiments communaux, le conseil municipal prend en charge la couverture.
La cheminée intérieure est démontée. Le plafond est dégagé du plâtre qui protégeait les solives.
Après avoir collecté des briques et des silex auprès des fermes environnantes, le socle du four peut commencer.
1998
Après avoir effectué des fouilles dans son terrain, M Francis Cauchois offre les briques de Saint Jean des caves voûtées de l’ancien Manoir.
1999
Étape importante de la construction : la pose de la sole en briques réfractaires sur un lit de sable. Les briques sont ensuite liées entre elles par un mélange de terre et de chaux.
Trois rangs de briques réfractaires sont montés pour servir d’assise.
Une terre fine et sans caillou est ensuite versée sur la sole afin de constituer le volume intérieur.
Les tuileaux normands sont posés sur la terre et soudés entre eux avec un mélange liquide chaux et argile.
Pour servir de clé de voûte, un pot de fleur en terre rempli d’argile liquide a été posé.
Il ne reste plus qu’à laisser sécher le tout pendant plusieurs mois.
2000
Après avoir été nettoyées, les briques de l’ancien Manoir sont utilisées en façade et sur la hotte du four.
L’autel de pierre est fixé devant la bouche.
La porte du four, achetée sur une foire à tout retrouve son utilité.
Les fourreaux et les câbles électriques sont fixés, les prises et les interrupteurs installés.
La poutre, récupérée lors du démontage chez Paul Cousin, est posée sur les deux piliers de la future hotte.
La sculpture d’un semeur orne la face avant de la poutre.
La girouette offerte par une généreuse donatrice rivalise avec le clocher de l’église.
Changer des briques de façade, refaire l’enduit intérieur, consolider le linteau de la porte d’entrée.
Le moment est arrivé de recouvrir la hotte de tuileaux. Quatre tonnes de torchis sont commandés du coté de Neufchâtel en Bray. Des poignées de torchis sont plaquées sur le dôme pour confectionner une épaisse calotte.
Touche finale: le lissage de la hotte, l’appréhension : que le torchis s’affaisse avant de sécher.
2001
Jugeant que la sortie de cheminée paraissait trop neuve, celle-ci est démontée et reconstruite en briques de Saint Jean.
2002
Acheté pour une somme modique à une boulangerie de Guérande « La boule de Pain », un malaxeur reprend du service après une remise aux normes.
Trois jour avant des petits feux sont allumés de manière à élever la température. Le jour J un feu est activé une heure avant . Lorsque le four est arrivé à température, à l’aide d’un fourgon les cendres sont ramenées dans un étouffoir. Munis d’un goupillon imbibé d’eau, le four est nettoyé avant d’enfourné le pain.
La première fournée fut ratée : la température était trop élevée. Mais quelle odeur….
Même les pizzas sont trop cuites. Notre boulanger amateur, ayant suivi un stage de formation à la haie de Routot, ne fut pas découragé.
Les fournée suivante furent meilleures.
Désormais près de plusieurs fois par an l’association du four à pain fait fonctionner le four pour la plus grande joie des habitants et réalise de délicieux pains ou brioches.
Les bénévoles : Raymond Royer, André Luneteau, Jacques Simon, Jean-Pierre Souici, Jean-Claude Fressard, Patrick Damy, Rémi Guyomard, Emmanuel Bellenger.